Le mois de novembre est le mois des morts. Partout dans le monde, des célébrations et des événements ont lieu afin de rendre hommage aux défunts. Au Québec, il y a peu de célébrations en lien avec la mort. Les funérailles sont de plus en plus courtes, l’exposition du corps devient de moins en moins coutume, mais les deuils difficiles sont en augmentation. La mort est un sujet très tabou au Québec, contrairement à plusieurs autres endroits et cultures. Pouvons-nous tenter de nous ouvrir cette année afin de démystifier la mort durant ce mois ?
Dans la religion catholique, le mois de novembre débute avec la Toussaint. Le 1er novembre est un jour où tous les saints (d’où le nom Toussaint), connus ou non, sont célébrés. Le jour suivant est le jour de la Commémoration des fidèles défunts. On y célèbre, souvent par une messe, les défunts qui nous ont quittés au courant de l’année. Les gens se rendent au cimetière afin de rendre visite à leurs êtres chers qui ne sont plus de ce monde. De nos jours, cette tradition semble s’essouffler et les seules visites au « cimetière » sont faites le 31 octobre par les enfants entre les fausses tombes qui décorent les maisons du quartier. Cependant, le 2 novembre et son association à la mort vont bien au-delà de la religion catholique.
Le Mexique est reconnu pour ses couleurs flamboyantes, sa nourriture épicée et pour sa célébration du jour des morts. Día de Muertos, est célébré le 2 novembre à travers tout le Mexique et avec un plus grand déploiement au centre. Dans la culture mexicaine, la mort est acceptée et considérée comme une partie intégrale de la vie. Les proches se rassemblent, préparent de la nourriture, font des offrandes aux défunts et les visites à leur lieu de repos. Les offrandes apportées au cimetière ont un but précis. Selon les croyances, l’âme ou l’esprit du défunt serait encouragé à visiter l’endroit afin de recevoir les prières ainsi que les hommages que les proches leur font. Cette journée et ses célébrations sont faites dans un esprit festif et souvent même humoristique. Les proches se rassemblent pour parler d’histoires et d’anecdotes sur le défunt. Le 2 novembre, c’est la journée où les défunts reviennent et célèbrent avec leurs proches. Cette tradition nous démontre que la relation face à la mort des Mexicains est bien différente de celle d’ici.
Le Ghana est un pays qui regorge de traditions merveilleuses liées à la mort. À certains endroits, après le décès, la personne est placée dans un cercueil coloré à son image. Chaque cercueil est unique et représente la personne décédée au maximum. Si la personne décédée était un pilote d’avion, son cercueil pourrait être en forme d’avion. Si la personne décédée aimait la pêche, son cercueil pourrait être un poisson. Le Ghana a aussi une autre tradition intéressante : une danse bien spéciale avec le cercueil. Certains porteurs vous offriront de porter le cercueil de façon plus traditionnel ou bien de faire une danse assez spectaculaire. Cette danse permet au défunt de partir en dansant une dernière fois. https://www.youtube.com/watch?v=kvHhmGcFGnQ
La Nouvelle-Orléans est probablement la ville des États-Unis avec la culture unique. Leur célébration de la mort est remplie de danses et de musiques. Le jazz est au centre des célébrations. La procession funéraire se produit dans la rue, avec un orchestre accompagnant le corps. Le départ est une célébration. L’aspect public des funérailles jazz de la Nouvelle-Orléans est bien différent de nos expositions de plus en plus privées et simples. Les chants et les danses sont perçus comme une célébration de la vie bien vécue et une façon d’extérioriser ses sentiments pour les personnes en deuil.
Pour plusieurs cultures, la mort est une partie intégrale de la vie, elle est célébrée. En acceptant que la mort ait une partie de la vie, un chapitre important, nous pourrons peut-être apprendre à la vivre différemment. L’humain ne disparait pas à sa mort. Il entame un dernier chapitre, son lègue, ce qu’il a apporté à tous ceux qui l’ont aimé et côtoyé. Cette année, plusieurs ont vu leur dernier chapitre affecté par la Covid19. Leurs funérailles ont été repoussées, certaines annulées. Ce 2 novembre, prenez un moment pour célébrer ceux qui nous ont quittés durant la dernière année. Vous pouvez leur rendre hommage de la façon qui vous inspire le plus. Cuisinez un plat en leur honneur, écoutez leur chanson ou leur film préféré, en leur écrivant une lettre ou un poème, etc. Muna vous offrira également, en collaboration avec PAAL une activité gratuite de création d’autel pour les défunts en s’inspirant de la tradition mexicaine. D'autres ateliers et discussions axés sur la mort et la célébration de vie se tiendront aussi tout au long du mois de novembre. Rendez-vous sur ce lien pour voir notre programmation : https://www.munacelebration.com/festival-muna
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